Saint Léonard - km 303


Sam 9h05 : je souhaite une chose avant tout : qu’on me retire ces pansements hémostatiques du nez. Mais l’équipe médicale de l’arrivée ne veut pas le faire. Ils n’ont pas de quoi remplacer mes « bouchons » si besoin. Nous finissons par prendre le bus qui nous amène à Courmayeur. L’équipe médicale de Courmayeur ne peut pas s’occuper de mon nez non plus. Ils me donnent une adresse à 15 kilomètres. Je dois m’y rendre en voiture. Cela m’oblige à prendre une douche avant de traiter ce nez. J’aurais souhaité l’inverse en cas de saignement pour ne pas tacher mes habits.

Sam 11h40 : sous la douche, mon nez se met à saigner à travers les pansements hémostatiques ! « Et bien comme ça ils vont être obligés de me prendre en charge ! » : mes pensées en retournant à l’infirmerie. Après 2 coups de fil et 20 minutes d’attente, l’ambulance arrive et me conduit à l’hôpital d’Aoste, à environ 35 km de Courmayeur. Pour faire court, j’en ressors vers 19h00. Je peux enfin respirer normalement. J’ai consulté un oto-rhino-laryngologiste. Pas d’inquiétude à avoir, je n’ai pas de « défaut » à corriger. Par contre il m’a trouvé un début d’otite avec risque pour le tympan : nez bouché + dénivelé ont poussé une infection vers les oreilles. Je n’ai donc pas perdu mon temps passé à l’hôpital. L’attente n’était pas un problème vu que j’avais quand même pas mal de sommeil à rattraper. Un couple d’Italiens très sympa m’a ramené à Courmayeur, où j’ai mangé une très bonne pizza avant de retourner au camping pour la nuit.

Dimanche : que c’est bon de dormir une vraie nuit de sommeil ! Je retrouve ma famille à Courmayeur pour une grande fête au jardin de l’Ange. Quelques discours, la remise de prix aux premiers arrivés, mais aussi aux cinq derniers arrivés. Oscar Perez, le vainqueur, prend le micro et me scotche avec un discours 100% dans l’émotion : des larmes quand il remercie sa femme à cette histoire de loup aveugle, avantagé par la nuit, que lui a raconté un bénévole à qui il doit beaucoup. Puis chaque finisher est appelé au micro, du dernier au premier, pour venir chercher sa veste de finisher, sous les applaudissements de la foule. Ensuite c’est un apéro géant qui est lancé. C’est incontestable, nos voisins et amis Italiens ont vraiment le sens de l’accueil !

Récupération

Avant la course, je ne savais pas trop à quoi m’attendre au niveau de la récupération après ce type d’épreuve. Alors cet épilogue de récit est l’occasion de le partager et de rassurer les futurs participants à ce type d’épreuve.

J’ai pu retourner au travail dès lundi. Je n’avais pas ces courbatures aux quadriceps qui rendent très douloureuse toute tentative de descente d’escalier. Même si je ne boitais pas, mes genoux m’ont quand même fait mal pendant 4 jours après la course. Je sentais aussi une gêne à ce talon d’Achilles qui m’a presque fait abandonner la course. J’ai donc consulté un médecin du sport qui m’a prescrit 4 séances de kiné. Rien de grave. Par précaution, j’ai attendu trois semaines avant ma première sortie en vélo. 40 km sur terrain vallonné sur 10km, puis plat. J’ai été surpris de constater que je n’ai pas souffert de coup de mou.

En dormant normalement la nuit de samedi et sans sieste le dimanche, j’avais déjà bien rattrapé mon manque de sommeil pendant le week-end. Je craignais de subir un gros coup de pompe les 2 premiers jours au travail, mais j’ai juste senti une très légère fatigue et baillé une fois ou deux lundi après-midi.

Plus intriguant : mon rythme métabolique a été altéré pendant quinze jours. C’est la durée qui m’a surpris: pendant les deux semaines qui ont suivi la course, j’ai pu manger tout ce que je voulais sans prendre de poids. En temps normal, je dois manger relativement peu ou faire pas mal de sport pour maintenir le même poids.
















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